Bou-Medfa

1852 à 1962

Le Père du canon : Le canon représente l'autorité, et le lion, la Franche-Comté (lion de Belfort), d'où venaient les premiers habitants français, bâtisseurs de cette commune.

Les thèmes développés dans cette page, sont dédiés : aux pionniers qui ont édifiés ce village, à mes parents, mes enfants, petits enfants, à ma famille et à mes amis.

« Je veux chanter pour ceux, Qui sont loin de chez eux, Et qui ont dans leurs yeux, Quelque chose qui fait mal, Qui fait mal, Je veux chanter pour ceux, Qu'on oublie peu à peu, Et qui gardent au fond d'eux, Quelque chose qui fait mal, Qui fait mal ... »

Lââm Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux

Bou-Medfa, mon village de naissance : pour le situer sur la carte.


Les origines du village

Bou-Medfa : ce hameau ne fut d'abord, qu'une « colonie agricole de 1848 » rattaché à Vesoul-Benian (Ain-Benian à l'origine) situé à 10 kilomètres.

Dans un rapport de l'inspecteur de la colonisation, du 18 Avril 1852, à Bou-Medfa : 46 familles ont pris possession de leur lot, par tirage au sort, ce qui représente 10 à 12 hectares de terre à défricher et à faire fructifier dans les 5 ans pour prétendre à un titre de propriété.

Les maisons avaient été construites au préalable par les « déportés de 1948 » sous les ordres du génie militaire.

Voici la liste des types de personnes en fonction de leur état civil :

  • 46 hommes mariés ou veufs ;
  • 20 hommes célibataires au-dessus de 16 ans ;
  • 35 femmes mariées ou veuves ;
  • 11 femmes célibataires au-dessus de 16 ans ;
  • 39 garçons et filles de 10 à 16 ans ;
  • 53 garçons et filles de 2 à 10 ans ;
  • 10 garçons et filles au-dessous de 2 ans.

Au total, cela fait 214 personnes dont :

  • 8 familles de l'Ardèche ;
  • 21 familles de Franche-Comté (19 du Doubs et 2 du Jura) ;
  • 7 familles du Haut Rhin ;
  • 4 familles de Savoie ;
  • 1 famille du Lot ;
  • 1 famille de l'Aisne ;
  • 1 famille de la Manche ;
  • 1 famille des Bouches-du-Rhône ;
  • 1 famille d'Algérie ;
  • 1 famille d'Espagne ;
  • 10 familles sont encore attendus.

La commune fait alors 1213 hectares, pour couvrir ensuite 2083 hectares en 1900.

Situé à 90 kilomètres au Sud-Ouest d'Alger, il était, à l'origine, plus isolé encore que Vesoul-Benian. Pour se rendre à Blida, distant de 38 kilomètres, il fallait suivre une mauvaise route, sans pont et traverser dix fois l'Oued Djer ; cela dura jusqu'en 1860. La construction de la voie ferrée (ouverture en 1879) contribuera plus tard au développement de cette commune qui deviendra, Commune de Plein Exercice (C.P.E. c'est à dire avec une municipalité élue par les citoyens de la commune) en 1870. En 1868, l'acte de mariage de BRIESACH Henri et BLANG Marie Salomée, prouve que la commune est toujours administrée par le maire de Vesoul-Benian.

Nos pionniers n'avaient jamais baissé les bras, la tâche fut rude, animés d'une ferme volonté et de beaucoup de courage, les hommes et les femmes, déployèrent des efforts considérables, pour s'adapter, et passer de l'état de bâtisseur, à celui d'agriculteur, artisan ou commerçant, donnant alors un sens à leur vie dans l'intérêt de leurs enfants et de tous ceux qui les entouraient.

Grâce aussi aux chemins de fer, ces régions furent désenclavées.


Tranche de vie sur l'arrivée et l'installation des colons, dans la commune de Bou-Medfa

  • Rapport de l'inspecteur de colonisation, le 3 mars 1852.
  • Les colons de Bou-Medfa, seront employés aux travaux de la route de l'Afroun (El-Affroun) - Marengo.
  • Le 8 mai 1852 : rapport du colonel des fortifications demandant des planches pour finir de bâtir 7 maisons, et pour l'ameublement de l'église.
  • Le premier mariage est célébré le 17 mai 1852.
  • En 1858, mon ancêtre BLANG Philippe reçoit son titre de concession à Bou-Medfa.

La ligne (voie ferrée) Alger-Oran fut ouverte aux circulations par tronçons le 1 novembre 1868 (Relizane - Oran), le 8 juillet 1869 (Blida - Bou-Medfa), le 15 juin 1870 (Affreville - Relizane) et le 1 mai 1871 (Bou-Medfa - Affreville). Le tronçon Alger - Blida était déjà opérationnel.

Construite en site montagneux, dans cette région, cette ligne PLM, créa en effet de nombreux emploies. Dans une Algérie où tout restait à faire, nombreux furent les travailleurs du rail qui à la suite de rencontres favorable, ou de conditions propices, posèrent leur sac, et s'établirent dans les villages desservis par le train.


  • Mariages à Bou-Medfa : de 1852 à 1904 (actes disponibles au CAOM à Aix-en-Provence).
  • Relevé des décès à Bou-Medfa suivant les données de ma généalogie (ancêtres, collatéraux, et alliés).
  • Naissances ... mariages ... et décès de mes ancêtres, en Algérie Française.

  • Maires et adjoints ayant administré au village (jusqu'en 1962) suivant les actes d'état civil que je possède, ou témoignages.


Extrait du récit d'un voyage en Algérie, passant par Bou-Medfa en 1851, et l'identification de son premier habitant qui aura ensuite une concession au pont de l'Oued Djer, en 1855.


Administration municipale et population en 1900 :

  • Maire : Mr. Émile HUILLET ;
  • Adjoint : Mr. François SARRE ;
  • Secrétaire de Mairie : Mr. Édouard THENON ;
  • Garde-champêtre : Mr. Joseph BERTHOD ;
  • Architecte : Mr. André GONDON ;
  • Médecin : Mr. DOUVRELEUR ;
  • Curé : Mr. l'abbé CHARDRON ;
  • Instituteur : Mr. Auguste REMOND ;
  • Institutrice : Mme Marie BLANCHE ;
  • École maternelle : Mme CLARIS ;
  • Poste et Télégraphe : Mr. VINCENT (receveur) La population et alors de : 1167 habitants (408 européens et 759 maghrébins).
  • Décision d'édifier le monument aux morts en décembre 1922 (L'Écho d'Alger du 29/12/1922).

  • En 1935, une institutrice prends ses fonctions au village. Merci à cette dame d'avoir fait le récit de cette période (tiré de Revue Trait d'Union, Journal de l'amicale des Anciens Instituteurs d'Algérie).
  • En 1939, un enfant de Bou-Medfa : Fernand MICO part au front de l'est de la France avec son régiment le 9eme zouaves (grâce à Dieu il en reviendra, contrairement à beaucoup de ses compagnons d'armes).

  • 19 octobre 1944, un enfant de Bou-Medfa : Jules PEUGNIEZ, aspirant au 6eme RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains) tombe au champ d'honneur, devant Cornimont (88 Vosges).

  • Un Bou-Medfeen quitte définitivement son village, son Pays, la vague à l'âme ...

  • La liste des familles qui habitaient le village, en 1962 juste avant notre départ, année de l'indépendance de ce pays (aucune personne n'est restée !). Que les familles des oubliés me le pardonnent, et me le fassent savoir, je me ferai une joie de les ajouter sur cette liste.

Malgré l'état de délabrement total, le cimetière de Bou-Medfa n'est pas dans la liste des cimetières regroupés !


Depuis 1962 le nom du village est : Boumedfaa.

Découvrez des sites sur les autres villages d'Algérie d'avant 1962.

Les 3 vies, livre de Claude PAULIN sur l'histoire d'un de ses ancêtres parti de Boujailles (Franche-Comté) pour le peuplement de Bou-Medfa en 1852, puis le circuit de cette famille au cours des générations, vers la région Oran (Messerghin) et le retour vers la France suite à l'indépendance de ce pays ...

Guy de Maupassant de passage à Bou-Medfa et Hammam-Rhiga en 1887.