Chronologie politico-militaire de 1830 à 1954

14 juin 1830

La flotte de de l'amiral Duperré, 100 bâtiments de guerre, 600 navires de transport, débarque sur la plage de Sidi-Ferruch les 37 000 hommes du corps expéditionnaire du général de Bourmont.

19 juin 1830

Les troupes françaises écrasent les 40 000 cavaliers rassemblés par l'Agha Ibrahim, gendre du dey d'Alger Hussein, à Staouëli.

25 juin 1830

Le dey capitule et part pour l'Italie, où il mourra en 1838.

30 octobre 1830

Louis-Philippe, qui a succédé à Charles X après la révolution de Juillet, donne au général Clauzel, commandant en chef, l'autorisation de s'assurer des points d'appui sur la côte algérienne : Oran, Bône et Bougie seront occupées de 1831 à 1833.

2 novembre 1830

Abdel-Kader est proclamé émir et poursuit contre les Français la djihad (la guerre sainte) engagée par son père Mahi el-Din.

26 février 1834

La France s'en tenant à une politique d'occupation restreinte, le général Desmichels signe avec Abdel-Kader un traité reconnaissent à l'émir la souveraineté sur l'Oranais, la côte exceptée : le nouvel émirat a pour objet de contenir les prétentions du bey de Tunis, qui voudrait reprendre la régence d'Alger, et celles du sultan du Maroc, qui a occupé Miliana et Médéa.

L'Algérie compte 1 900 000 habitants, dont 1 200 00 Maures, 400 000 Kabyles, 200 000 Juifs, 30 000 Turcs, et environ 10 000 Européens.

20 mai 1837

Malgré la politique équivoque d'Abdel-Kader, il combat en juillet 1834 aux côtés des Français contre Mustapha Ben Smaïl, mais inflige une sévère défaite au général Trezel en juin 1835 à la Macta, le général Bugeaud signe avec lui la convention de la Tafna, qui renforce les pouvoirs de l'émir.

13 octobre 1837

Le général Damrémont est tué en s'emparant de Constantine.

18 novembre 1839

Abdel-Kader reprend les hostilités, sous le prétexte que l'expédition du duc d'Orléans qui, le mois précédent, a joint Constantine à Alger par le défilé des Portes de Fer, a violé le traité de la Tafna.

3 - 6 février 1840

Les 123 chasseurs d'Afrique du capitaine Leliévre résistent, pendant trois jours, à Mazagran à l'attaque des 15 000 hommes d'Abdel-Kader.

22 février 1841

Le général Bugeaud, nommé gouverneur général, arrive à Alger et organise des colonnes mobiles.

16 mai 1843

Le duc d'Aumale s'empare de la smala d'Abdel-Kader, 20 000 personnes et les trésors de l'émir, qui s'enfuit au Maroc.

14 août 1844

Bugeaud écrase sur l'Isly l'armée du sultan du Maroc, qui a embrassé la cause d'Abdel-Kader. L'émir est déclaré hors-la-loi en Algérie et au Maroc.

23 - 25 septembre 1845

La colonne du commandant de Montagnac, formée du huitième bataillon de chasseurs d'Orléans et d'un escadron du deuxième hussards, est attaquée et massacrée par 3 000 cavaliers d'Abdel-Kader, près du marabout de Sidi-Brahim.

23 décembre 1847

Abdel-Kader se rend au général Lamoricière. Emprisonné à Toulon, puis à Pau, il sera libéré par le Prince-Président. Pensionné par Napoléon III, il se retirera en Turquie, à Brousse, puis à Damas, où il protégera le chrétiens. Il fera de nombreux séjours en France et participera aux cérémonies d'inauguration du Canal de Suez. Il repose aujourd'hui à Alger, dans le « Carré des Martyrs ».

21 novembre 1849

La Seconde République organise l'Algérie en trois départements.

4 décembre 1852

Prise de Laghouat par le futur général Youssouf, ancien esclave des Turcs, qui a organisé un corps de cavalerie indigène et qui a été promu colonel après la prise de Mascara, capitale d'Abdel-Kader, en 1842. Tandis que l'Algérie reçoit plusieurs milliers de déportés, opposants au coup d'État du 2 décembre, Napoléon inaugure la politique du « royaume arabe », qui devrait assurer au territoire une semi-autonomie.

24 juin 1858

La création d'un ministère de l'Algérie et des Colonies, confié au prince Jérôme Napoléon, marque une reprise en main par le pouvoir civil des gouverneurs généraux, jugés trop favorable aux populations autochtones.

L'Algérie recense 2 310 000 habitants, dont 160 000 non-musulmans.

17 - 19 septembre 1860

Lors d'un voyage en Algérie, Napoléon III, mécontent des méthodes de la colonisation, relance la politique du royaume arabe. Dans une lettre au maréchal Pélissier, nouveau gouverneur général, l'Empereur rappelle que l'Algérie doit être « élevée au niveau de la métropole ».

22 avril 1863

Un sénatus-consulte fait des douars les propriétaires des terres qu'ils occupent.

14 juillet 1867

Un nouveau sénatus-consulte permet aux Algériens d'accéder, sur demande, aux droits des citoyens français.

24 octobre 1870

Le décret Crémieux, prit sept semaines seulement après la chute de l'Empire, rattache l'Algérie au ministère de l'Intérieur et accorde la nationalité française aux israélites algériens.

14 mars 1871

La Kabylie se révolte sous la direction du bachaga Mokrani et du cheikh El-Haddad. Le territoire n'avait été que superficiellement pacifié de 1850 à 1857. L'insurrection sera écrasée en novembre.

26 août 1881

Un décret attribue les différents services administratifs de l'Algérie à chacun des ministères métropolitains compétents. Ce statut sera en vigueur jusqu'en 1897. C'est en 1881 également que le régime de l'indigénat est institué en Algérie : il sera progressivement étendu à l'ensemble des colonies françaises, et ne sera abrogé qu'en 1947.

L'Algérie rassemble 2 900 000 habitants, dont 410 000 non-musulmans.

3 août 1914

L'Algérie, qui fournit à l'armée française neuf régiments de tirailleurs, va mobiliser près de 175 000 hommes durant le premier conflit mondial.

20 février 1926

Messali-Hadj fonde « L'Étoile nord-africaine », première manifestation d'un mouvement nationaliste. Elle sera dissoute en 1929. L'Algérie atteint 5 millions d'habitants, dont 750 000 Européens.

4 - 12 mai 1930

Le président de la République, Gaston Doumergue, préside les fêtes du centenaire de la conquête de l'Algérie.

5 mai 1931

Le cheikh Abdelhamid Ben Badis fonde l'Association des oulémas musulmans, hostiles à toute assimilation.

11 mars 1936

Messali-Hadj crée le Parti populaire algérien.

15 janvier 1937

Le Congrès des maires d'Algérie rejette le projet de loi Blum-Viollette, qui tend à accorder les droits politiques aux « Algériens évolués » (environ 25 000 électeurs, alors que l'électorat européens compte près de 250 000 personnes).

On compte en Algérie 6 200 000 habitants dont 830 000 Français et Européens.

6 septembre 1940

Le général Weygand, délégué général du gouvernement et commandant en chef en Algérie française, abolit le décret Crémieux et négocie avec le consul américain Murphy le ravitaillement alimentaire et énergétique de l'Algérie. Il organise le réarmement des troupes d'Algérie, jusqu'à ce que les Allemands exigent son rappel en France, en novembre 1941.

8 novembre 1942

Le débarquement anglo-américain surprend à Alger l'amiral Darlan, qui fait rentrer l'Algérie et les colonies françaises dans la guerre aux côtés des Alliés.

26 décembre 1942

Au lendemain de l'assassinat de Darlan, le général Giraud est nommé par le Conseil impérial « commandant civil et militaire ».

10 février 1943

Ferhat Abbas lance son « manifeste du peuple algérien ».

3 juin 1943

Création, à Alger, du Comité français de libération nationale, sous la double présidence du général Giraud et du général de Gaulle.

17 septembre 1943

Réunion, à Alger, d'une Assemblée consultative provisoire, présidée par le socialiste Félix Gouin.

3 juin 1944

Le CFLN se transforme en GPRF, Gouvernement provisoire de la République française.

1er mai 1945

Manifestations dans toute l'Algérie des « Amis du manifeste de la liberté ».

8 mai 1945

Émeutes sanglantes du Constantinois et de la Kabylie : massacres à Sétif et à Guelma. Sévère répression (3 000 à 6 000 morts, 4 500 arrestations), qui consacre la rupture entre les deux communautés.

16 février 1947

Premier congrès du Parti populaire algérien : interdit depuis 1939, il reste dans la clandestinité, et se constitue une vitrine légale, le MTLD ; son bras armé, l'OS (Organisation Spéciale), s'organise secrètement et constituera le noyau de l'ALN.

27 août 1947

Le conseil des ministres adopte un « Statut de l'Algérie », désormais « dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière ». Une Assemblée algérienne de 120 membres, répartis en deux « collèges », les citoyens de statut civil français dans le premier, les citoyens de statut musulman dans le second, gère, avec le gouverneur général, « les intérêts propres de l'Algérie ».

4 - 11 avril 1948

Les premiers élections à l'Assemblée algérienne, entachées de fraude, sont marquées par l'arrestation de plus de la moitié des candidats du MTLD.

5 août 1951

Constitution par le MTLD, l'UDMA de Ferhat Abbas, les oulémas et le Parti communiste algérien, qui s'est détaché dès 1936 du PC français, d'un Front algérien pour la défense et le respect des libertés.

14 mai 1952

Messali-Hadj est placé en résidence surveillée en France.

7 mai 1954

Une scission dans le MTLD aboutit à la création du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), présidé par Mohamed Boudiaf. Ses neufs membres, six en Algérie (Boudiaf, Ben Boulaïd, Ben M'Hidi, Bitat, Didouche, Belkacem) et trois au Caire (Ben Bella, Aït Ahmed, Khider) sont les « chefs historiques » de la rébellion.

L'Algérie compte 8 700 000 habitants dont 990 000 Français.

27 juillet 1954

Le CRUA, en réunion plénière au Clos Salembier, dans la banlieue d'Alger, décide le principe d'un soulèvement armé qui doit être poursuivi jusqu'à l'obtention de l'indépendance.

1er novembre 1954

Déclenchement de l'insurrection, à partir des Nementchas et de l'Aurès. La guerre d'Algérie commence ... avec les premiers faits glorieux des terroristes : l'assassinat d'un instituteur de Tifelfel (Mr Guy MONNEROT originaire du Limousin) sa femme griévement blessée en réchappe.

Chronologie des attentats FLN (1954 à 1962).

Nos disparus : des centaines d'enfants, de femmes, et d'hommes, seront abandonnés à leur triste sort, beaucoup disparaitrons, surtout aprés le cessé le feu du 19 mars 1962 ... découvrez ce que dit le poète.